Durant cette période inédite, les réseaux sociaux ont plus que jamais joué un rôle fondamental. Réelle bouffée d’oxygène pour les uns, moyen de divertissement pour les autres, mais surtout, façon plébiscitée pour les entreprises de communiquer et de rester en contact avec leurs employés, clients et partenaires. Les organisations ont continué de vivre à travers leur image virtuelle tout en utilisant les nombreuses fonctionnalités récemment développées qui, elles aussi, ont œuvré en ce sens.
Des nouvelles fonctionnalités
L’année 2020 a été synonyme de développement pour les différents réseaux sociaux. De nouvelles fonctionnalités, certes pratiques, mais peu originales si l’on considère que chaque idée est reprise d’un réseau à l’autre, sont apparues. Prenons par exemple le concept des « stories » de Snapchat, copié par Instagram, Facebook et désormais LinkedIn, qui permettent le partage de contenus personnels ou professionnels pendant une durée maximale de quelques secondes et restent disponibles seulement durant 24 heures.
Mais ce n’est pas tout, LinkedIn développe également son « LinkedIn Live » qui rappelle fortement les Lives Facebook et Instagram. Désormais, les utilisateurs peuvent diffuser en direct un événement à leur communauté, simplement en le filmant. Pour cela, ils s’aident d’outils de diffusion tiers tels que Restream, Wirecast, Streamyard et Socialive.
LinkedIn n’est évidemment pas le seul réseau à se développer. Facebook, lui aussi, semble vouloir innover en proposant à ses utilisateurs la création de leur avatar. Semblable au Bitmoji Snapchat, ce personnage « à leur image » est physiquement modulable afin de se rapprocher le plus possible du physique de son créateur : couleur de peau, des cheveux, des yeux, forme du nez, du visage, choix des accessoires… Il est ensuite possible de l’utiliser au cours de discussions en ligne et il permet d’illustrer au mieux les humeurs ou l’état d’esprit des internautes.
Concernant l’application Snapchat, de nombreuses nouveautés ont également été annoncées lors de la conférence Partner Summit. Tout d’abord, le design de l’interface a été repensé avec une nouvelle barre de navigation ; par ailleurs, on assiste au développement du « Voice scan » en partenariat avec SoundHound. En effet, semblable aux fonctionnalités « Hey, Siri » ou encore « Ok, Google », cette petite phrase permettrait aux Snapchatters de rechercher plus facilement des Lenses en utilisant les commandes vocales. Par exemple, en prononçant « Hey, SnapChat, je voudrais avoir les cheveux roses », l’application vous propose alors des filtres qui correspondent à votre demande.
Enfin, c’est au tour de Twitter de développer ses fonctionnalités en mettant en place une fonction vocale. Après avoir doublé le nombre de caractères autorisés, passant de 140 à 280 il y a quelques années, la plateforme de microblogging teste un nouveau service permettant d’enregistrer sa voix pendant 140 secondes permettant de remplacer les tweets classiques.
Amusantes et pratiques, ces nouveautés se multiplient. Les réseaux sociaux, en proposant toujours plus d’innovations, nous poussent à nous questionner sur leur bien-fondé. Où se situe la limite entre vie réelle et vie virtuelle ? Quelles sont les dérives possibles en matière de protection des données ? Ces fonctionnalités ne favorisent-elles pas les dérapages ? Quelle est la place de l’humain au sein de cet amas de données ? Autant de questions qui méritent réflexion.
Quelles sont les limites ?
Bien que les réseaux sociaux fassent la part belle à de nombreuses initiatives de solidarité comme l’aide aux personnes vulnérables, le soutien scolaire ou encore le soutien aux commerçants en difficulté, ils sont à double-tranchant. En effet, ces nouvelles fonctionnalités permettent-elles une approche plus humaine en jouant un rôle social, qui est la quintessence même de l’existence des réseaux ? Où créent-elles des besoins illusoires, voire nocifs pour leurs utilisateurs ?
Les réseaux sociaux sont souvent considérés comme réducteurs en raison de leur aspect virtuel. Pourtant, n’ont-ils pas été essentiels au maintien du lien durant la période de confinement que nous avons traversée ? Enfin, le réseau social est-il le prolongement de notre identité ou provoque-t-il une rupture de nos pratiques dans la « vie réelle » ?
En résumé, les nouvelles fonctionnalités des réseaux sociaux peuvent être réellement positives et sources d’innovation pour les utilisateurs. Conçues pour initier ou renforcer les relations existantes au sein des publics ciblés, ces nouveautés peuvent tout à fait apporter un plus si les utilisateurs les emploient avec intelligence. Afin de ne pas tomber dans les travers auxquels le développement du virtuel nous expose, une réflexion et une éducation communicationnelles sont à mener en amont. Pour les plus jeunes qui n’ont pas encore aiguisé leur esprit critique, il est important d’imposer un cadre clair. En effet, nous ne pouvons pas contrôler la façon dont les choses sont reçues et relayées et il est alors essentiel de définir un angle de réflexion. Quelle est mon intention ? Qui sont mes cibles ? Quelles sont les limites de ces fonctionnalités et quelles sont celles que je m’impose afin de protéger la réputation de mon entreprise ou mon propre bien-être ?
Cécilie Esposito
