Parmi les nombreuses particularités de la crise sanitaire et économique que nous traversons actuellement, ce qui me frappe le plus est sans doute son caractère universel. C’est probablement la première fois, depuis que l’Homo sapiens s’est dispersé aux quatre coins du monde, que nous nous retrouvons à affronter une seule et même crise à l’exact même moment. Compte tenu de l’envergure de la situation et de sa dimension globale, il me semble assez évident qu’avoir une vision internationale est un atout, non seulement pour comprendre la crise actuelle et les changements qui s’opèrent, mais aussi pour nous inspirer à trouver les solutions nous permettant d’en sortir plus fort.
Pour obtenir cet éclairage, j’ai sollicité des partenaires internationaux avec lesquels j’ai travaillé ces dernières années. Je partagerai avec vous leurs analyses au fil des contributions que je reçois. On commence aujourd’hui par deux de nos voisins les plus proches, à savoir l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Heike Schubert, directrice générale du bureau allemand d’Allison+Partners, Munich
Après plusieurs mois à l’arrêt complet et une restriction importante des droits constitutionnels imposée à ses citoyens, l’Allemagne aborde désormais les premières phases de la reprise de sa vie publique. Si, par rapport à la France, les Allemands ont été plus libres de quitter leur domicile pour se promener, faire de l’exercice ou effectuer des achats de première nécessité, le sujet qui domine toutes les discussions actuellement est bel et bien celui du retour à un système permettant de rétablir aussi rapidement que possible nos droits fondamentaux.
Et il y a un autre point sur lequel experts, médias et individus semblent s’accorder : il n’est pas possible de revenir au « monde d’avant ». Pour ainsi dire, nous ne voulons pas revenir à ce monde d’avant, à savoir : le peu de considération accordé au travail des soignants, des employés de supermarché, des chauffeurs routiers et autres travailleurs essentiels ; notre façon de voyager ; le gaspillage des ressources ; l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ; notre approche de la santé mentale et du bien-être ; notre manière de travailler ; le fonctionnement du système scolaire… et bien d’autres sujets faisant désormais l’objet d’un examen attentif.
Les débats actuels autour de ces thématiques auront très certainement une incidence sur la manière de faire des RP à l’avenir. Le secteur doit donc se montrer attentif à cette période de réflexion où les choses ne sont désormais plus gravées dans le marbre. C’est en effet l’occasion d’innover et d’amorcer un changement positif. Et les produits et services favorisant ce type de changement, ainsi que les initiatives visant à améliorer les problématiques qui se posent actuellement, ont de grandes chances de susciter l’intérêt.
Mettre en avant son expertise fait également partie des pistes à explorer. En ces temps incertains, nous sommes tous à la recherche de conseils et de réponses qui nous permettront de surmonter les difficultés actuelles auxquelles nous faisons face. Dans un monde plus attentif que jamais à la parole de scientifiques nous expliquant comment procéder pour sortir de la pandémie actuelle, les acteurs se démarquant par une expertise reconnue seront grandement valorisés et sauront trouver leur public.
Sue Grant, directrice B2B Royaume-Uni d’Allison+Partners, Londres
Le secteur de l’IT B2B a toujours été florissant et particulièrement résilient, année après année. Il est donc sans doute peu surprenant que, malgré la crise, un bon nombre d’écosystèmes tech continuent d’enregistrer une forte activité, comme la health tech, l’analyse des données, l’IA et la cybersécurité, par exemple.
Mais si la situation actuelle semble « épargner » en partie le secteur de l’IT B2B, il n’en reste pas moins que les marques devront adapter leur communication, leur ton et leurs messages à ce que l’on appelle désormais communément « le monde d’après ».
Trois éléments clés permettront aux entreprises d’évoluer dans ce nouvel environnement et de se positionner de façon à assurer leur réussite future.
- Elles doivent tout d’abord continuer à produire des contenus pertinents et de qualité pour leurs publics. Car même si les opportunités auprès des médias nationaux se trouvent réduites en raison de la priorité accordée à la couverture du COVID-19, les publications professionnelles et spécialisées sont toujours en recherche active de contenus avec des angles nouveaux et des points de vue originaux.
- Les entreprises doivent également maintenir le lien avec leurs clients et prospects et plus que jamais leur apporter de la valeur. Ce faisant, leurs actions marketing doivent refléter l’expérience de leurs clients et prospects, et répondre à leurs problématiques, qu’elles soient d’ordre commercial, logistique ou autre. Une entreprise pourra ainsi choisir de communiquer sur des initiatives telles que la mise à disposition gratuite de services, ou mettre l’accent sur l’accompagnement de ses clients, à court et long terme.
- Enfin, les entreprises doivent adapter leur communication. Sans trahir leur mission de marque, elles doivent pouvoir décliner des messages clairs et pertinents. La tonalité de ces messages est également un élément clé. Les marques devront faire preuve d’empathie et engager la discussion de manière authentique, factuelle et sans surenchère avec leurs clients si elles veulent préserver leur confiance et leur fidélité.
Tout en poursuivant leur activité et en maintenant leur présence médiatique, les entreprises doivent donc se montrer sensibles à la situation et ne pas se montrer opportunistes en cherchant à tirer profit de la crise par tous les moyens. En s’employant à relever les nouveaux défis auquel le monde fait face et en innovant pour répondre aux besoins de ses clients, le secteur de la tech pourrait bien voir sa croissance fleurir en cette année si particulière.