Si Tiktok a rapidement relégué Snapchat à la seconde place des réseaux sociaux favoris des 15-24 ans, il se pourrait qu’un nouvel arrivant vienne semer la pagaille. Il s’agit de Yubo, une plateforme sociale fondée en 2015 par 3 ingénieurs français et particulièrement appréciée de la génération Z depuis le début du premier confinement en mars dernier. Et comme il est parfois difficile de s’y retrouver entre tous ces réseaux sociaux, voici un guide rapide pour mieux comprendre pourquoi Yubo suscite un tel engouement.
Un réseau social avec une approche différenciante
Pour se faire une place sur le devant de la scène en matière de réseau social, il est vital de proposer une offre différente de l’existant et les créateurs de Yubo l’ont bien compris. Téléchargeable gratuitement sur iOS et Android (rien de nouveau de ce côté), l’application a tenté le pari de récréer la manière dont la nouvelle génération interagit en y ajoutant une touche de technologie. Concrètement, comment est-ce que cela se traduit ?
Pour ceux qui l’ont testée, l’application Yubo est un croisement entre Tinder et Snapchat. Elle permet à la fois de se constituer un réseau d’amis en swipant à gauche ou à droite, selon les photos et la biographie de l’utilisateur, tout en proposant également des fonctionnalités pour réaliser ou assister à des « Live » ; CNEWS définit ces vidéos comme « des espaces de discussion publics où les utilisateurs échangent en vidéo, audio ou à travers un tchat. Chacun est libre de rejoindre un groupe de discussion en fonction du sujet, de l’activité proposée ou du pays d’origine des participants. »
C’est par son business model que Yubo apporte quelque chose de réellement différenciant. Si les plus grands réseaux se reposent sur la publicité, les fondateurs de l’application ont choisi de s’appuyer sur un système d’abonnements. Chaque nouvel abonné permet de débloquer des ressources, comme par exemple, ajouter des amis grâce à des tags ou booster sa vidéo live pour accroître le nombre de spectateurs.
Enfin, les fondateurs du réseau ont souhaité éviter la pression engendrée par les indicateurs d’engagement et la montée en puissance d’influenceurs, « exit donc le système de follow et de likes », comme le dit si bien cet article du blogdumoderateur.
Et la sécurité dans tout ça ?
Sécurité des données, protection des plus jeunes… autant de questions soulevées dès qu’un nouveau réseau social arrive sur le marché. TikTok a notamment fait couler beaucoup d’encre sur ces deux thématiques, les mesures mises en place n’étant pas adaptées à un public européen (merci le RGPD !).
Sur ce point, Yubo se différencie également. Réservée à un public plutôt jeune, l’application comprend plusieurs processus de validation afin d’assurer la sécurité de ses utilisateurs, en se fondant sur un critère essentiel : l’âge. Ils sont divisés entre deux catégories : les 13-18 ans et les plus de 18 ans (à noter qu’il existe aussi une catégorie intermédiaire réservée aux 17-19 ans). Comme le raconte cet article de Numerama, après 25 ans, vous pouvez oublier cette application. En raison du manque d’utilisateurs nés avant 1995, vous ne trouveriez que très peu de personnes avec qui échanger.
Il est tout à fait légitime de se dire : « c’est bien tenté, mais les utilisateurs ayant de mauvaises intentions ne vont pas hésiter à mentir sur leur âge pour entrer en contact avec des jeunes. » Conscients de cela, les fondateurs de Yubo ont mis en place un service de certification permettant de prouver son âge en téléchargeant une pièce d’identité sur une application partenaire. Cette dernière garantit que l’ensemble des données sont chiffrées et ne sont revendues à aucun tiers
Enfin, des contrôles proactifs sont effectués par des modérateurs, dont le rôle est de vérifier que la photo est conforme aux règles d’utilisation et que l’âge de la personne qui y figure correspond à l’âge déclaré.
Seul le temps nous permettra d’affirmer avec certitude que Yubo est un concurrent sérieux pour les « mastodontes » des réseaux sociaux que sont Instagram, TikTok ou encore Snapchat. Car malgré ses efforts pour assurer la sécurité et la protection de ses utilisateurs, l’application doit faire face à une autre problématique : le harcèlement entre adolescents.
Alexandra Corbelli