Afin d’améliorer son quotidien et celui de ses pairs, l’humain a toujours cherché à repousser les limites de l’innovation. Ainsi, chaque secteur a connu son lot de réussites… mais aussi – et surtout – pas mal d’échecs !
Aujourd’hui, pour prendre le contrepied de mon précédent blogpost j’ai décidé d’innover à mon tour en revenant sur quelques grands flops du monde de la tech de ces dernières années, avec des produits qui auraient pu trouver leur place sur le marché s’ils n’avaient pas eu leur lot de problèmes…
De dangereux smartphones
Le géant de l’électronique sud-coréen Samsung a su rapidement se hisser au rang de référence au niveau mondial, notamment en matière de smartphone – pour rappel, le dernier Galaxy S23 sorti en février dernier a battu des records de ventes, avec plus d’1,09 millions d’exemplaires vendus seulement dans son pays d’origine. Mais toute innovation n’est pas toujours infaillible ! En effet, certains se rappellent sans doute de deux énormes problèmes techniques rencontrés par Samsung lors de la vente du Galaxy Fold (en 2019) et du Galaxy Note 7 (en 2016). Dans le cas du premier, si l’idée d’avoir un portable pliable et dépliable (jusqu’à 200 000 fois selon les dires du constructeur) peut être perçue comme une innovation technologique majeure, le réalité fut toute autre, puisque lors de la première semaine de commercialisation, tous les portables achetés se sont cassés, notamment car les utilisateurs ont voulu retirer le « film de protection » qui n’en était pas un, causant ainsi des dégâts irréversibles sur l’écran. Le constructeur n’a eu d’autre choix que de reprendre tous les exemplaires envoyés à la presse et aux influenceurs. Plusieurs années après, malgré ses tentatives d’amélioration, la charnière mise au point pour le nouveau Galaxy Z Fold 4 reste tout de même bien moins durable que la concurrence. Notre directeur Edouard peut en témoigner, car son Z Fold 4 n’aura pas survécu plus de six mois d’une utilisation pourtant très attentionnée…
Concernant le Galaxy Note 7, on notera un problème autrement plus dangereux : des batteries défectueuses qui entraînaient une surchauffe du smartphone, voire une explosion dans certains cas. Le constructeur a donc été forcé de rappeler quelque 2,5 millions de portables seulement deux mois après son lancement, stoppant net la production et subissant une perte de plus de 10 milliards de dollars !
Concurrencer l’iPOD
La marque « Pono » vous est-elle familière ? Non ? C’est normal, ce fut un flop monumental ! En 2012, le chanteur et compositeur américano-canadien Neil Young a eu pour projet de proposer au grand public une alternative au format MP3 qui, selon lui, n’avait pas la qualité audio du vinyle ou du CD. L’idée était de créer un baladeur MP3 d’un genre nouveau qui, contrairement à ses pairs, pourrait lire des fichiers audio sans essuyer de pertes de données, mais permettrait également aux audiophiles de profiter d’une expérience inégalée en matière de qualité audio, repoussant les limites de la qualité CD. Avec plus de 6 millions de dollars de financement participatif, le « Pono Player » est lancé sur le marché en janvier 2015, au prix de 290 € – plus abordable que l’iPOD, sorti 13 ans plus tôt. Néanmoins, le design peu attirant du baladeur – semblable à une barre de Toblerone jaune et courtaude – a eu du mal à séduire les foules. Malgré sa qualité audio prometteuse et travaillée par d’autres sociétés et plateformes de streaming, le Pono n’a pas réussi à trouver sa place sur le marché, condamnant Neil Young à arrêter la production un an après sa commercialisation.
Une machine à jus qui ne porte pas vraiment ses fruits
« La risée de la Silicon Valley ». Voilà le nom de cette start-up originaire de San Francisco, maintes fois moquée par ses pairs… et pour cause ! Tout le monde connaît la machine à café Nespresso, et je vous avais même parlé de la machine à faire des glaces de la marque Coldsnap. En 2013, Juciero espérait révolutionner le marché en présentant notre meilleur allié « healthy » : une machine à jus de fruits et légumes ultra rapides et faciles à faire, au moyen de sachets tous prêts remplis de fruits et légumes déjà épluchés et découpés, à insérer dans un pressoir connecté à 400 dollars. Avec plus de 120 millions de dollars d’investissements, de grands espoirs semblaient être placés en la start-up… qui ne tarda pas à déchanter après que deux journalistes du groupe Bloomberg aient pris un malin plaisir à tourner la machine en dérision. En effet, ces derniers avaient filmé leur expérience consistant à presser les sachets de fruits et légumes à la main… pour obtenir un résultat identique à celui de la machine. En dépit des tentatives de Juicero pour se défendre, vantant les mérites des fonctionnalités de son pressoir (avec la désactivation à distance de la machine, ou encore la réception d’alertes sur son smartphone annonçant qu’un sachet se rapproche de la date de péremption), la société a été contrainte de licencier 25 % de ses effectifs avant de mettre la clé sous la porte en septembre 2017, même après avoir réduit le prix de son pressoir de moitié. Un échec technologique et commercial comme on en a rarement vu.
« Il faut souffrir pour être belle »
Terminons cet article avec une invention axée sur la beauté : en 1999, le Dr George Springer a lancé sur le marché un masque révolutionnaire supposé « réduire l’apparition des rides chez les femmes qui commencent à prendre de l’âge ». Équipé de coussinets électriques en plaqué-or, le masque facial Rejuvenique « caresse et remodèle l’ensemble des zones de votre visage pour un résultat éblouissant ». Si le Dr Springer annonçait recevoir des témoignages émouvants de femmes qui déclaraient avoir retrouvé une peau de pêche après une utilisation intensive du masque, la réalité était toute autre, puisque plusieurs utilisatrices comparaient la sensation de caresse supposée à celle de « milliers de fourmis vous mordillant la peau », sans parler de l’inconfort lié au port du masque, qui devait être attaché à votre crâne avec des sangles ! La cerise sur le gâteau : son aspect effrayant, semblable à un masque tout droit sorti d’un film d’horreur… Merci, mais non merci.
Et la liste est encore longue ! Une chose est sûre, le secteur de la tech ne cessera jamais de nous étonner et de vouloir repousser les limites de l’innovation… quitte à connaître des flops monumentaux. Toutefois, il est important de garder à l’esprit qu’il ne peut y avoir de grandes réussites sans grands échecs !
Mylène Colombero